Dans quel état d’esprit les Français ont-ils vécu
cette première période de confinement ?
De façon plutôt apaisée et sereine, avec du temps
consacré au rangement (pour 84 % des Français), à ses proches (79 %),
à la lecture (74 %), au sport (60 %), à de nouvelles recettes de
cuisine (52 %)… Mais des réserves arrivent assez vite sur la durée du
confinement. La peur de s’ennuyer et du manque d’interactions crée des
inquiétudes.
Quelle est la première préoccupation des
Français ?
86 % sont inquiets pour la santé de leurs
proches, notamment ceux qui ont des parents âgés, plus que pour leur propre
santé. C’est normal en ce début de confinement où la crise sanitaire est mise
en avant. Moins prévisible, la première préoccupation, devant la santé,
concerne l’économie. Si seulement 49 % des Français sont inquiets pour
leur propre emploi, 88 % sont stressés pour leur entourage et l’emploi en
général. Les Français font des économies en ce moment, en raison du confinement
et des magasins fermés. Mais le contexte économique, très angoissant, devrait
engendrer des comportements d’épargne même à la sortie du confinement. On ne
s’attend pas à de grandes réservations de vacances ou d’achats de voitures. La
reprise sera progressive. Nous aurons une croissance négative en 2020.
Quel est le moral des Français depuis le passage au
confinement ? | SERVICE INFOGRAPHIE
Les habitudes de consommation
alimentaire sont aussi bouleversées…
Passée la ruée des premiers jours
sur les produits durables (pâtes, riz…), l’alimentation n’est plus une
inquiétude. La consommation de produits locaux est renforcée. C’était déjà une
tendance sur les fruits, les légumes, le fromage. Une prise de conscience
s’opère pour soutenir le monde agricole français et préserver l’environnement.
La façon de faire les courses évolue : beaucoup de Français utilisent le drive
pour la première fois. Sur les habitudes d’achats, le plus difficile est la
première fois, comme nous l’avons constaté auparavant pour les achats en ligne,
cette utilisation du drive pourrait donc se pérenniser, et accélérer la
baisse des achats en hyper et supermarchés, avec des répercussions sur les
rayons non-alimentaires.
Les Français se sentent-ils assez
équipés pour faire face au confinement ?
Oui sur le plan informatique.
93 % des Français sont satisfaits de leur connexion Internet. Par rapport
à d’autres pays, cette force rend le confinement plus vivable, même si la
crainte de l’ennui guette.
Selon vous, le télétravail
constitue-t-il l’un des plus gros changements…
84 % des personnes qui
télétravaillent apprécient leurs conditions de travail. Les entreprises qui
n’étaient pas prêtes ont compris qu’il fallait désormais s’y préparer. Des
outils se mettent en place. Il y aura un avant et un après, avec davantage de
télétravail à l’avenir.
Comment l’isolement social est-il
vécu ?
Les personnes âgées y sont le plus
sensibles. Ce sont les personnes qui sortent le plus, pour chercher le journal
ou le pain. Elles ont davantage besoin de ce lien social. Cela pourrait avoir
des répercussions psychiques sur le long terme.
Le confinement est-il ressenti comme
une parenthèse ou un tournant ?
Les Français sont partagés. Les
65 ans et plus vivent davantage cette période comme une parenthèse, avec
le sentiment qu’ils en ont vu d’autres avant, certains ont connu la guerre,
« la vraie ». Les jeunes découvrent. Des Français mettent en cause la
mondialisation, le capitalisme, le réchauffement climatique… Le choc est
tellement violent que 43 % d’entre eux estiment qu’il s’agit d’un tournant
dans la manière dont ils vivent leur quotidien.
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